Arabie Saoudite : Le sport, cette formidable locomotive
Par NAZIM BESSOL, à partir de Riyad (Arabie Saoudite)

En 2016, le prince héritier Mohammed ben Salmane lançait la vision 2030 du Royaume. Un ambitieux programme de développement multi-sectoriel, dans lequel le sport occupe une place prépondérante. Par NAZIM BESSOL, à partir de Riyad (Arabie Saoudite)
Depuis cette date, le Royaume s’est mis en branle et le bilan, bien que loin d’être définitif, détaille les avances et les réalisations entreprises depuis la décision des autorités de faire du sport un vecteur de développement et d’émancipation. En 2015, la pratique sportive stagnait à 30%, un taux qu’il fallait revoir à la hausse. «En 2015, on avait 30% de personnes qui déclaraient avoir une activité sportive régulière. Depuis, il y a eu beaucoup de programmes et de mesures soutenus par l’Etat et en collaboration avec les fédérations», nous explique la responsable du stand du ministère des Sports saoudien. Une politique incitative qui a porté ses fruits, puisque le taux a atteint les 48%, en 2021 en pleine pandémie de Covid-19. Une «augmentation importante», souligne notre interlocuteur. Une dynamique soutenue et boostée par l’organisation du marathon de Riyad depuis 2022. «L’organisation du marathon de Riyad, auquel ont pris part plus de 50 000 participants, hommes et femmes, et les autres évènements que le pays accueille, ont permis la création de plus de 100 000 postes d’emploi autour de ces rendez-vous», poursuit notre interlocuteur. Un succès qui lui fait dire que l’Arabie Saoudite est aujourd’hui «l’une des nations grandissantes en termes de participation de masse».
Plus de 100 événements d’ampleur à l’horizon 2024
Depuis 2018 et le premier Grand Prix de formule E (électrique), l’Arabie Saoudite a accueilli plus de 80 événements d’ampleur, qui ont drainé plus de 2,5 mil- lions de visiteurs. 33 autres devraient s’y tenir à l’horizon 2024. Au mois de décembre (12 au 22), l’Arabie Saoudite accueille la Coupe du monde des clubs de la FIFA. Le pays est candidat à l’organisation de la Coupe d’Asie en 2027, juste avant les Jeux olympiques d’hiver avant la Coupe du monde 2034 que la FIFA vient d’attribuer au Royaume. Une ambition affichée et assumée. «Nous avons beau- coup d’ambitions, et ce genre de grands évènements nous permettent de sensibiliser les gens à la pratique sportive», précise notre interlocuteur, et de poursuivre : «C’est ce qui nous permet évidement de présenter des chiffres en augmentation, concernant cette pratique sportive dans le pays». Des investisse- ments porteurs avec des effets quasi instantanés, selon elle. «Quand vous organisez des courses de formule E, de formule 1, le Dakar (Rallye), qui est très important chez nous, l’impact est immédiat. Nous avons aujourd’hui une forte participation féminine dans les différentes courses automobiles», rappelle la responsable ministérielle.
Les femmes à l’honneur
Les femmes saoudiennes, autorisées à conduire depuis 2017, prennent part au Rallye Dakar, tout comme elles disposent d’un Rallye Jameel 100% féminin, le premier du monde arabe lancé en 2022. Un événement auquel la princesse Abeer bint Majed Al Saoud a pris part. « Les femmes participaient aux courses automobiles et elles ont même enregistré plusieurs victoires», conclut la responsable du ministre des Sports. Depuis, le Royaume a annoncé l’alignement des primes et prize money des athlètes femmes sur celui des hommes, toutes disciplines confondues. Une première dans le monde arabe et dans plusieurs autres régions du monde, notamment en Occident. Autant d’indicateurs du changement voulu et impulsé par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, pour façonner l’Arabie saoudite des années à venir. Un pari qui prend forme, puisque la péninsule peut se targuer aussi d’être la Mecque du sport !.
NAZIM BESSOL