Qualifiés et assurés de terminer en pole position, les Verts accueillent, ce soir, la Tanzanie de Adel Amrouche avec l’ambition de décrocher un sixième succès de rang dans leur poule F de ces éliminatoires de la CAN-2023.
Le renouveau commence souvent par des faits qui paraissent anodins, au premier regard. Sommés de quitter prématurément la terre des Lions et l’édition camerounaise par la plus petite des portes, alourdis d’une élimination dès le premier tour au bénéfice de sansgrade du continent comme la Guinée équatoriale et la Sierra Leone, les Fennecs de Djamel Belmadi ont rapidement repris le cours de leur histoire. Alignant avec autorité cinq succès en autant de journées des éliminatoires de la CAN-2023, ils ont déjà assuré leur présence sur la terre des Éléphants, l’hiver prochain. Pour clore cette campagne qui n’aura, pourtant, pas été de tout repos, la sélection nationale aura l’occasion d’enchaîner avec une sixième victoire de rang et faire, ainsi, le plein de points avec un record de 18 points sur les 18 mis en jeu, ce qu’aucune sélection du continent ne fera dans ces éliminatoires, étant donné que l’Algérie demeure la seule nation de football à avoir remporté ses cinq rencontres.
Terminer avec un record de 18/18
Bien qu’apparaissant, à priori, sans enjeu réel, tant les Verts ont promptement et habilement tué tout suspense, cette joute face à la Tanzanie offre au football algérien la possibilité de signer son retour en Coupe d’Afrique par la grande porte, ce qui est toujours un bon signe avant d’aller défier les cadors du circuit lors du tournoi ivoirien entre le 13 janvier et le 11 février de la prochaine année civile. Là est la symbolique de cette affiche, au sortir de laquelle l’EN n’a pas grand-chose à perdre mais plutôt tout à gagner, à savoir (dé)montrer qu’elle est redevenue la sélection la plus performante du moment, ce qui n’est pas rien, notamment avant d’aller défier l’ogre sénégalais dans sa tanière de Dakar dans un amical, entre champions récents, qui n’a pas son équivalent pour offrir un regard objectif et un avis crédible sur le degré de maturité de nos Verts à ce moment précis de la saison.
Créer l’alchimie cadres-jeunes
Pour ce rendez-vous avec une Tanzanie qui jouera le match le plus important de ces quatre dernières années et qui cherchera à se qualifier pour la 3ème fois seulement de son histoire en Coupe d’Afrique des Nations, le sélectionneur national devrait, pourtant, aligner presque une équipe bis, au regard de ce qui s’est passé en amont de l’entame de ce premier regroupement de la saison sportive. Gardant un œil particulièrement avisé sur l’état physique de ses cadres en perspective de cette affiche de rêve face aux Lions de la Teranga de son rival et ami, Aliou Cissé, le coach Djamel Belmadi devrait, ainsi, lancer un onze expérimental qui permettrait à certains cadres (Aïssa Mandi, Sofiane Feghouli, Youcef Atal…) de retrouver du temps de jeu sous le maillot vert et aux jeunes loups (Rayan Aït-Nouri, Abdelqahar Kadri, Badreddine Bouanani, Farès Chaïbi) d’emmagasiner de l’expérience sous la pression de près de 60.000 supporters, tous acquis à leur cause.
La Tanzanie jouera gros
Le grand défi de Belmadi sur ce match, plus précisé- ment, est de fait de trouver le bon équilibre à même de créer une alchimie entre les anciens de la maison et les jeunes qui débarquent et qui prennent de plus en plus de place dans le vestiaire. Avec vingt-quatre éléments sous la main pour deux rencontres aux enjeux totalement distincts, le sélectionneur national aura, aussi, à dompter un égo qui pourrait faire la part belle à la soirée de gala de Dakar, en dépit de son caractère amical, au détriment de la mission officielle à assurer sur l’herbe de Annaba face à un adversaire, concédons-le tout de go, beaucoup moins glamour et tellement moins bling-bling.
Un point lui suffira
D’autant plus que ce dernier acte des éliminatoires de la CAN-2023 n’a rien d’une simple formalité à accomplir, vu l’énorme enjeu et la belle récompense qu’aura au bout la sélection tanzanienne si elle venait à gagner le périlleux challenge de finir les quatre-vingt-dix minutes sans être battue ! N’ayant besoin que d’un point pour assurer sa qualification à la phase finale qu’accueillera le pays de Didier Drogba, la troupe au quatuor DZ Amrouche-Bouali-Adjali-Acimi ne se privera de fait aucunement de tout donner, quitte à fermer le jeu et à contrarier ceux qui s’at- tendent à un football spectacle. Et c’est là, justement, que réside l’autre finalité du plan Belmadi : faire abstraction de l’objectif pour imposer son jeu, quel que soit le contexte ou l’enjeu.
RACHID BELARBI
