ALG : Un décret controversé et des démissionnaires du BF de la FAF en colère
LAFORDASSE

La Fédération algérienne de football, après avoir reçu le jeudi 23 février 2023 une missive du ministère de la Jeunesse et des Sports lui rappelant l’application du décret exécutif n°21-60 du 8 février 2021 modifiant et complétant le décret exécutif n°15-340 du 28 décembre 2015 relatif au non -cumul entre la responsabilité exécutive et élective
et la responsabilité administrative au sein des structures d’organisation et d’animation sportives, s’est conformée à cette réglementation.
Dans un communiqué publié jeudi en fin de journée, la FAF a annoncé le départ de quatre membres du bureau fédéral que sont M. Mohamed Ghouti, M. Azzedine Bennaceur, M. Touati Derdour et M. Abdelhafid Fergani. Ils sont tous reve- nus à leurs ligues respectives, alors que Bennaceur a pré- féré s’occuper désormais de son club, le NC Magra. Aussi, ceux qui s’attendaient à la dissolution du bureau fédéral sont-ils déçus et n’ont pas eu finalement pour leur argent dépensé dans la démagogie et la fausse information.
Cette mise en conformité étant respectée, le bureau fédéral de la FAF poursuivra sa mission et pourra délibérer valablement avec dix membres dont le président, tous élus le 7 juillet 2022. Le BF pourra même être renforcé par des membres suppléants parmi les : Imad Amissi, Houcem- Eddine Harkat, Khelifa Mazroua et Kamal Khedis. Sur les quatre, Harkat d’Aïn M’lila est le plus proche du BF, puisqu’il n’est pas président de Ligue, ce qui n’est le cas des trois autres.
Il faut dire que l’application du décret n°21-60 demeure problématique d’autant plus qu’en juillet dernier, le nouveau bureau fédéral élu aurait eu des ‘’garanties’’ de la tutelle pour un éventuel amendement de ce texte controversé pondu à l’époque de l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi. Il faut rappeler que l’actuel ministre, Abderrazak Sebgag avait déjà fixé la date du 30 septembre 2022 comme dernier délai pour appliquer la consigne relative au non- cumul de fonctions et qu’au-delà de cette limite ,les personnes concernées s’exposeraient à une mise à l’écart systématique.
Il n’en fut rien jusqu’au mois de mars 2023, soit un an et demi après. Mais, plusieurs observateurs s’in- terrogent sur la non-réaction du ministre durant le mandat écourté de Charaf-Eddine Amara où tous les membres ont conservé leurs fauteuils de membres du BF, hormis Ghouti et Mme Chachoua qui ont décidé de quitter leurs sièges. Pis encore, les deux membres Yacine Benhamza et Rachid Oukali ont conservé leur double statut jusqu’à leur départ de la FAF retrouvant leurs postes de présidents de ligue après avoir transgressé impunément la réglementation.
Deux membres, Fergani et Ghouti, n’ont pas tardé à s’ex- primer sur la situation actuelle en dénonçant l’attitude du MJS et de la FAF qui sont restés amorphes au lieu de revi- siter ce texte qui entrave l’activité bénévole de dirigeants dans le mouvement sportif national. Les promesses et autres garanties présentées en juillet dernier se sont fina- lement envolées quelques mois plus tard, ce qui a amené ces membres démissionnaires de retrouver leurs ligues au lieu de se retrouver dans la nature une fois le mandat du BF terminé, comme ce fut le cas de l’unique membre de l’ex- bureau fédéral, Bachir Mansouri. Ce dernier était d’ailleurs le seul à avoir appliqué le décret en question en son temps, en démissionnant de la Ligue de football de la wilaya d’Illizi.
Après la démission d’Amara Charaf-Eddine et de son BF, il s’est retrouvé éjecté de l’assemblée générale de la FAF et donc non structuré dans le football national, puisque sa ligue avait élu un autre président. En somme, ce texte n’a apporté aucune plus-value au fonctionnement des structures sportives ; bien au contraire il a créé des situations ubuesques et bloquantes, voire déstabilisant pour le fonctionnement normal d’une fédération, comme celle de Dely Brahim qui n’en finit pas de connaître de remous et des remue-ménages.