
Depuis la déroute électorale de Djahid Zefizef ( à gauche de notre photo en compagnie de Motsepe) face au Libyen Abdulhakim Al Shalmani, pour un siège au Comité exécutif de la CAF, de nombreuses explications et thèses, pas souvent très honnêtes et objectives, sont servies à l’opinion sportive. En s’appuyant sur les élections précédentes, où tous les Algériens ont été battus à plate couture, on cherche à faire croire à l’existence de l’homme ou d’une candidature providentielle à la CAF en occultant volontairement tous les autres aspects, en premier lieu la stabilité.
De Rachid Makhloufi, en 2000 au Ghana, en passant par Mohamed Raouraoua, en 2017, Amar Bahloul, en 2019, et enfin Djahid Zefizef, en 2023, aucun candidat n’a survécu à la broyeuse. D’ailleurs, Mohamed Raouraoua, qu’on cite régulièrement comme l’homme fort en Afrique, est sorti avec plus petit score (7 voies) en comparaison avec ses successeurs. Circonstance aggravante pour lui, il était membre sortant du Comité exécutif où il avait passé 12 ans, ce qui ne lui a pas été d’une grande utilité face à Fawzi Lekjaa.
Les autres défaites des Algériens à la CAF sont dues en grande partie à l’influence du Marocain au sein de l’assemblée générale de la CAF. A Abidjan, jeudi dernier, la FAF aurait pu aligner n’importe quel candidat et à leur tête Charaf-Eddine Amara, celui qu’on veut nous présenter comme la meilleure carte de l’Algérie, le résultat n’aurait pas été différent. Les élections à la CAF comme d’autres instances ne se résument plus au candidat mais plus strict cadre fédéral.
Le scrutin obéit à des protocoles et des processus que nous ne maîtrisons plus depuis plus d’une décennie. Une logis- tique que nous n’avons plus, des leviers et des relations que nous avons coupés par le retrait progressif de l’Algérie en tant qu’État de la scène africaine. Au niveau de la CAF, le soutien jusqu’au bout de Mohamed Raouraoua à Issa Hayatou lui a valu sa chute et sa mise à l’écart, et la nouvelle équipe lui refuse jusqu’à présent le statut de membre d’honneur de l’assemblée générale de la CAF.
Tout comme, beaucoup de Fédérations se rappellent jusqu’à aujourd’hui de la proposition d’amendement, portée par la FAF de Mohamed Raouraoua qui faisait barrage à la candidature de l’Ivoirien Jacques Anouma à la présidence de l’instance, le seul qui pouvait à l’époque (2013) faire chuter Issa Hayatou. Aujourd’hui, Jacques Anouma est conseiller de Patrice Motsepe à la faveur du pacte de Rabat (2021).
Vouloir changer cela nécessite une vraie vision et une volonté de tous avec les moyens humains, matériels et financiers à la mesure de ses ambitions, sinon nous pouvons continuer à changer les présidents de Fédération à intervalle régulier et subir les mêmes conséquences ! Alors, surtout ne pas miser sur des vieux chevaux de retour, réhabiliter les compétences et travailler dans la durée.
Nazim Bessol