
Les mêmes causes produisent inéluctablement les mêmes résultats. Le football national toutes catégories et divisions confondues n’échappe pas à cette implacable vérité. Il vit une nouvelle fois, les mêmes scénarios qui se répètent systématiquement à chaque fin de saison. La relégation en division inférieure n’est plus tributaire des résultats sur le terrain comme la règle et l’éthique sportive le dictent, mais relève plus du jeu d’influence et de pression et de diverses interférences. Un cocktail explosif puisqu’il est à l’origine de tout ce que le sport et le foot- ball en particulier tentent de combattre : la division et la stigmatisation.
Le jusqu’au -boutisme animé par un esprit clubard de nombreux dirigeants, observateurs et même certains plumitifs justifie l’usage de tous les moyens pour la « bonne cause » qui en fait n’en est jamais une. Une philosophie ou plutôt une bêtise qui fait bonne place à la corruption et aux petits arrangements. Des deals ou souvent les arbitres figurent en bonne place et toutes les annonces, les déci- sions, sanctions prises de saison en saison n’y changent rien, absolument rien. C’est comme s’acharner à administrer un traitement à un patient dont l’inefficacité est avérée. On ne soigne pas une gangrène à coup de Doliprane !
Le problème de l’arbitrage, particulièrement en fin de saison ne peut être réglé à coup d’effet d’annonce et de constats maintes fois répétés. La VAR n’est pas non plus la solution miracle mais plus un éventail régulièrement brandi pour faire croire à la solution miracle. Evoquer la question de l’arbitrage et occulter volontairement ou pas son corollaire : la corruption, c’est faire preuve d’un aveuglement ou d’une mauvaise fois condamnable. C’est une erreur de diagnostic qui condamne de saison en saison notre football, sa réputation et celle du pays à l’abîme du jeu. La corruption n’a qu’un seul remède : la justice.
Tant que la Fédération algérienne de football (FAF) et la Ligue de football professionnel (LFP) refusent de saisir systématiquement les juridictions com- pétentes, tant que des décisions ne sont pas prononcées au pénal à l’encontre des fossoyeurs, nous continuerons à palabrer d’année en année de match en match du même fléau : la corruption et non l’arbitrage. Le football ne peut rester encore à la marge de l’Algérie nouvelle. C’est une minorité de dirigeants, intermédiaires qui est à l’origine de cette néfaste situation. Elle est tout aussi coupable que celle qui s’adonne à la spéculation sur l’huile, le lait ou la semoule…
Elle est nocive à la société parce qu’elle tente d’installer la haine et la division dans la société algérienne. Le football aspire à franchir un cap et à devenir une industrie, il doit donc être protégé en tant que tel !
– NAZIM BESSOL