
Au détour de leur première apparition lors du tournoi des Jeux méditerranéens Oran-2022 face à l’Espagne (1- 0), là où la plupart s’attendaient à une déculottée de la part des Ibériques, la sélection algérienne des U18 a laissé une bonne impression, au-delà du score lui-même. D’aucuns ont alors loué la performance de ces jeunes U18 et leurs qualités, ainsi que le travail de formation dont ils sont issus, que ce soit ceux venus de l’étranger, comme le buteur Puch Herrantz, un nom peu commun chez nos Verts, ou bien ceux d’ici, et issus des différentes académies. Aïe, le mot est dit ! Les académies que Koko, le DTN par intérim, renie et ne veut même pas en entendre parler. Du moins au niveau de la Fédération, car selon lui, cette dernière « n’a pas le droit de former » et que ce sont, seuls, les clubs qui doivent le faire. Il l’a décrété et le défend aujourd’hui ouverte- ment, après avoir longtemps tenté de noyer le poisson. Allô Koko, à ne pas confondre avec allô Porto, t’as vu les vertus de la formation, serions-nous tentés de dire.
Les académies prônées par l’ancien Bureau fédéral, présidé par Kheireddine Zetchi ( notre photo), ont vite donné leurs fruits puisque nombreux sont les jeunes joueurs qui sont venus ren- forcer les rangs de nos différentes sélections, à l’image de Bouzahzah ou Omar de l’académie de la FAF de Khemis Miliana, alignés lors du match contre l’Espagne, ou bien d’autres dans les différentes sélections. Et même si certains tentent aujourd’hui de faire barrage aux joueurs issus de l’académie du Paradou AC, les différents sélectionneurs nationaux (de la A aux U15, en passant par les U17, U18, U20 et U23) ne sont générale- ment pas dupes puisqu’ils n’hésitent pas à convoquer régulièrement les jeunes de ces centres qui travaillent à l’année, comme le font d’autres pays et plus particulièrement l’équipe de France qui a battu la sélection algérienne et dont le modèle de forma- tion est certainement le meilleur du monde. On peut avancer sans aucun complexe que la France avec sa quinzaine de pôles d’excellence chez les garçons et huit chez les féminines, et son Clairefontaine et où on a relevé la présence massive de joueurs dont les parents sont souvent d’origine nord-africaine.
D’autres pays comme l’Allemagne, l’Argentine ou bien le Qatar voire la Chine ont opté pour un modèle de développement qui a porté ses fruits. Il n’y a qu’en Algérie où il y a des voix, souvent non autorisées, qui s’érigent en donneurs de – mauvaises – leçons pour inhiber toute initiative allant dans le sens du développement et
de la formation des jeunes talents. L’intérimaire et ses amis qui ont une aversion pour le Paradou devraient se poser la question sur les raisons qui font que la FIFA finance les projets de formation et d’académies initiés par ses propres associations, comme c’est le cas du Centre régional de Tlemcen que l’ancien président et son intérimaire ont complètement abandonné ? A l’entendre sur les pla- teaux-TV, on devrait abandonner le projet de Tlemcen et tous les autres. Or, ce n’est que son avis, et l’histoire des sélections nationales regroupées toute l’année ne tient pas du tout la route, car il oublie au passage la scolarité de ces jeunes que leurs clubs et leurs parents doivent lâcher à chaque fois, alors que les académiciens, justement, bénéficient d’un régime foot-scolarité qui a déjà fait ses preuves dans le monde.
Bref, le jour où nos clubs de l’élite ou du moins une bonne dizaine d’entre eux, se remettront sérieusement au travail de fond en créant leurs propres centres de formation, la fédération pourra revoir sa politique, et encore. Car quand un projet marche, cela ne sert à rien de le remettre en cause. Et puis Koko doit patienter un peu, le temps qu’un nouveau président mette les pieds à la fédération pour qu’il puisse annoncer son propre programme et décliner sa vision du football, y compris en matière de formation et d’Académie que l’on souhaite fleurir afin que le Paradou, comme l’a souligné à plusieurs reprises le quotidien sportif BOTOLA, ne soit pas « le seul phare dans la nuit ». Merci à notre excellent confrère du Quotidien d’Oran, Adjal Lahouari, de l’avoir rappelé.
MOHAMED MALIK