
Qui connaît l’histoire du Rubicon doit certainement s’interroger sur la dernière correspondance du ministère de la jeunesse et des sports à destination du secrétaire général de la fédération algérienne de football (FAF), Mounir Debichi. Au préalable, le directeur des sports du MJS, Mustapha Ali Hassani, informe le patron de l’administration de la FAF, de la décision de la Wilaya d’Alger d’invalider la dernière assemblée générale de l’Amicale des anciens internationaux algériens de football (AAIF).
Dans le courriel, on peut lire : « faisant suite à la correspondance de Mr le chef de cabinet du wali d’Alger… au sujet de la tenue de l’assemblée générale élective de l’Amicale des anciens internationaux algériens de football au niveau de son siège à Ain Allah, Dely Ibrahim sans autorisation préalable de la part des services compétents de la wilaya d’Alger, comme l’exige la règlementation, nous vous informons que cette assemblée générale élective est non règlementaire et que l’ensemble des décisions sont caduques (…) Je vous demande donc de prendre les mesures qu’il faut, puisque l’association concernée est membre de l’assemblée générale de la FAF », conclut le Directeur des sports du MJS.
Une correspondance qui pose un certain nombre de questions, à commencer par l’origine, le destinataire et les effets qu’elle créée. Ainsi donc, c’est la wilaya d’Alger qui s’est autosaisie pour déclarer illégale une assemblée générale d’une association tenue dans ses locaux. En argumentaire, il est précisé que les services concernés (la Direction de la réglementation des affaires générale, DRAG) n’auraient pas été saisi et donc, ils n’ont pas donné leur feu vert. Cependant, les observateurs s’interrogent sur les raisons qui ont fait que la wilaya n’a pas notifié cette décision à l’AAIF, la FAF ou le Comité Olympique ?
Selon nos informations, l’autorisation de la DRAG ne concerne que « les réunions tenues hors de la voie publiques dans un lieu fermé accessible au public », comme nous le précise un responsable fédéral sous couvert d’anonymat. « Prenez l’ensemble des assemblées générales de la FAF, LNFA, LFP, LIRF… elles se tiennent toutes à Sidi Moussa, sans la moindre autorisation. Pour des questions pratiques mais aussi de rapidité les ligues préfèrent se réunir à Sidi Moussa afin d’éviter de recourir à la DRAG » poursuit notre interlocuteur qui met au défi quiconque de fournir une demande ou une autorisation dans ce sens des réunions.
Pour ce qui est des effets, la lettre du Directeur des sports du MJS peut constituer un acte manifeste d’ingérence dans le processus électorale en cours. Il disqualifie la qualité de président de l’AAIF au candidat Meziane Ighil. C’est comme si que le ministère de l’enseignement supérieur se mettait à saisir la FAF pour informer son Secrétaire Général du niveau des candidats ou des membres de leur liste. Ou encore que l’ordre des médecins faisait de même pour indiquer si tel candidat est inscrit à l’ordre. Dans ce cafouillis, des têtes vont certainement tomber.
LAFORDASSE