ALG : Debbichi seul aux commandes en attendant Ali Malek

Comme prévu, le Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football (FAF) s’est réuni hier (14h), au siège de l’instance à Dely Ibrahim. Un seul point était à l’ordre du jour : « La démission du président », Djahid Zefizef.

Une réunion expéditive puisqu’elle n’a pas dépassé une heure vingt (la séance a été levée à 15h20). Neuf membres sur dix encore en activité étaient présents en plus du président Djahid Zefizef et de son secrétaire général Mounir Debbichi. Seul Djilali Aidat, n’a pas réussi à se rendre à Alger à partir d’Adrar manquait à l’appel. La veille de la dernière réunion du BF de l’ère Djahid Zefizef, le patron de l’administration Mounir Debbichi s’est vu notifier, par la tutelle le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), la suspension des membres du bureau fédéral en situation de cumul de mandat ainsi que Nassiba Laghouati membre féminin du BF. Comme annoncé dans notre édition d’hier, cette dernière se trouve depuis l’élection du nouveau bureau dans une situation précaire puisqu’elle n’aurait jamais dû être déclarée éligible. Elle avait, en effet, démissionné du bureau de la Ligue du football féminin et donc perdu la qualité de membre de l’assemblée générale. Mais selon nos informations, Nassiba Laghouati a présenté sa lettre de démission de la Ligue de football féminin.

Le serpent qui se mord la queue

Pour la réunion de mardi, Mounir Debichi avait notamment pour instruction de ne pas autoriser l’accès à ces quatre membres. Cependant, c’est bien avec la présence des intéressés suspendus la veille que la réunion a débuté afin que le quorum soit constitué. Une fois l’approbation de la démission du président Djahid Zefizef, les membres suspendus ont soudainement perdu la qualité et le bureau fédéral n’était donc plus en mesure de délibérer. Sans bureau fédéral, le vice- président, Azzedine Arab, qui aurait dû, selon les dispositions de l’article 39 Al 6 et 7 des statuts de la FAF, assurer l’intérim jusque à la prochaine assemblée générale ordinaire (mars / avril 2024) ne pouvait que constater la vacance générale (pas de BF, ni de président). La FAF devenait de ce fait dans l’incapacité de respecter ses propres statuts. Exit donc l’AGEx que nous avions annonçée dans le projet de calendrier élaboré par la FAF, plus besoin de réunir l’assemblée générale faute de président et en l’absence surtout de l’organe délibératif qu’est le BF. Mounir Debbichi doit donc faire appel à la commission électorale élue le 16 juin 2022 et présidée par Ali Malek (notre photo), le président de la Ligue amateur. Cette dernière devra rendre public le calendrier électoral, qui ne devrait pas être trop varié de celui annoncé hier par Botola, en exclusivité et qui fixe la date de l’AGE au 31 août prochain.

Quels statuts pour l’élection ?

Si des doutes persistaient encore sur la santé de notre football et sa gestion, la situation actuelle illustre parfaite- ment l’ampleur de la crise. La Fédération algérienne de foot-ball qui devait depuis la fin de l’année 2019 mettre en conformité ses statuts avec les lois de la République ainsi qu’avec les statuts de la FIFA, se trouve aujourd’hui dans une situation très préoccupante. Alors que la nouvelle mouture des statuts, approuvée par le MJS et la FIFA devait être présentée à l’assem- blée générale ces jours-ci, l’accélération du KO à Dely Ibrahim a tout remis en cause. La FAF ne s’est même pas conformée au dernier décret exécutif n°22-309 du 12 septembre 2022 modifiant et complétant le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type. Ce texte oblige les candidats au poste de pré- sident de fédération à justifier d’un niveau universitaire ou d’un enseignement ou formation supérieurs sanctionnés par les diplômes correspondants. La FAF ne s’est jamais conformée à ce texte et une troisième élection pour un même mandat se profile !
-Nazim Bessol