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ALG : Belmadi explique ses choix avant l’Ouganda

Rachid Belarbi

Toujours aussi franc dans ses prises de position et incisif dans ses déclarations, Djamel Belmadi s’est réjoui, dimanche, du nouveau format des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 qui fera la part belle «aux plus méritants».

Le sélectionneur national a, aussi et surtout, expliqué ses choix et défendu ses idées. Contexte «oblige», le patron technique des Verts a entamé sa conférence de presse d’hier matin au Centre Technique National de Sidi-Moussa avec les «félicitations d’usage». «Je commencerai par présenter nos félicitations à l’USMA, premier club algérien à soulever cette nouvelle version de la Coupe de la CAF, aux joueurs, staffs et supporters. Félicitations à l’Algérie, notre pays, qui compte un trophée de plus. Félicitations également à Riyad Mahrez. C’est quelque chose d’historique. On a tous la déception de ne pas le voir jouer, mais il y a contribué puisque c’est le troisième buteur de cette équipe. Ce n’est pas tous les jours qu’on a un Algérien champion d’Europe. C’est le deuxième après Rabah Madjer. On félicite aussi Saïd Benrahma qui a gagné une Coupe d’Europe et qui marqué de son em- preinte la finale. J’espère qu’ils amèneront avec eux cette envie d’aller chercher des trophées et cette dynamique de victoire. C’est ce qui nous anime en équipe d’Algérie», lancera, d’emblée, un Belmadi quelque peu étonné du choix de l’Ouganda de recevoir au Cameroun, plus précisément à Douala et son fameux stade de Japoma.

«La dernière fois, ça s’est bien passé à Japoma»
«On a un continent très vaste, je suis surpris qu’on joue à Japoma. Mais la dernière fois qu’on y a été, ça s’était bien passé. On essayera de faire de même pour ce 5e match des qualifications», indiquera-t-il, avant de révéler qu’il y aura très probablement deux équipes différentes pour les matches du 18 et du 20 juin face, respectivement, à l’Ouganda et à la Tunisie. «Puisqu’il y a seulement deux jours entre les deux matches, il est clair qu’on jouera avec deux équipes. Lors de la dernière date FIFA, il y a 70% de l’équipe qui change. Je le fais régulièrement. Donc, ce n’est pas une nouveauté. Dans le top- 10 africain, il n’y a pratiquement que nous qui changeons d’équipe. Cette date FIFA est compliquée puisqu’elle se situe en pleines vacances des joueurs. Il n’y a que 4 ou 5 joueurs qui sont encore en compétition», argumentera à ce propos le conférencier, compatissant avec le Mila- nais Bennacer, mais pas un brin fataliste. «On lui souhaite un prompt rétablissement. J’essaye de faire passer le groupe avant les individualités. Ismaël est un joueur important comme Mahrez ou Mandi. J’espère l’avoir pour la CAN mais je ne peux pas m’arrêter à ça s’il est absent. On va essayer de combler sa position et s’il ne revient pas, on fera sans lui», assènera-t-il avant d’évoquer le cas du gardien M’bolhi avec la même sincérité et sans langue de bois.

«Je sais que M’bolhi a encore envie»
«M’bolhi a été titulaire une décennie. Il a pris beaucoup de place. Ce n’est facile d’arriver et de lui prendre sa place. On va continuer à voir dif- férents gardiens. Mais on mettra une hiérarchie, un numéro 1 et numéro 2. Je sais que Raïs a encore faim. Il a encore envie. Il n’est pas dans une optique de fin de carrière internationale. Je le félicite pour ça. C’est son droit. Je prends cela de manière positive. Il est en train de tout faire pour me faire réfléchir. Et ça mérite chez moi d’avoir une réflexion. En attendant, on avance. Mustapha (Zeghba) est bon, il a une marge de progression, il est jeune. Benbot a déjà été avec nous lors de quelques stages. On l’avait déjà vu. Il a changé, physiquement. C’est devenu un vrai athlète. Il a pris de l’assurance. Il a progressé. Sa place est méritée», estimait Belmadi.

«Content de la nouvelle formule pour le Mondial»
A la question de Botola sur la nouvelle formule des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, le champion d’Afrique des nations 2019 a, éga- lement, été très tranchant. «Je pense qu’elle est plus conforme à ce que doit être une qualifica- tion à la Coupe du Monde. Au plus méritant. A celui qui a montré le plus de régularité. Il n’y a pas le couperet qui tombe au moindre faux pas. Tu as dix matches, le meilleur passera. Les neuf meilleures sélections africaines iront en Coupe du Monde. Je suis vraiment content de cette for- mule. Ça arrive tôt. Novembre, c’est très bien. Ces deux matches nous donneront certain ensei- gnements, la date du mois de septembre puis oc- tobre, incha’Allah on sera prêts», s’est-il, ainsi réjoui, de la venue du néo-Romain, Houssam Aouar.

«Aouar va revenir à son meilleur niveau»
«Aouar avait envie de nous rejoindre. Ce sera un joueur important pour l’avenir. Il a eu un par- cours où il est monté très haut. Il a eu quelques difficultés, ces deux dernières années. Content pour lui qu’il découvre un autre championnat. Je ne pense pas qu’on verra le vrai Aouar cette fois- ci, avec son potentiel complet. Mais à partir du mois de septembre, on aura un joueur de niveau mondial, qui donnera beaucoup de possibilités à cette équipe-là. Content pour lui qu’il travaille avec Mourinho. Je ne vois pas pourquoi il ne reprendrait pas le fil de sa carrière, surtout qu’il a un énorme potentiel», nuancera-t-il. Et d’enchaîner à propos de l’autre nouvelle tête, Himad Abdelli : «Abdelli, je l’ai beaucoup suivi, notamment lorsqu’il était au Havre. Il a beaucoup de qualités, il est jeune et il a montré beaucoup de bonnes choses. Il joue à un poste où il doit avoir de meilleures statistiques. J’espère qu’il progres- sera. Il est prêt et je lui souhaite bonne chance. A Mahious aussi on souhaite la même réussite. Il est là, c’est une suite logique de sa progression. Il a eu sa chance. C’est un cran au-dessus. A lui d’élever le niveau.»

«On sera patient avec Benrahma»
Le sélectionneur national a, par ailleurs, rejeté tout idée d’une différenciation entre élément local et joueur évoluant à l’étranger, remise au goût du jour par la présence massive des joueurs du championnat. «C’est un non-débat chez moi. Locaux ou évoluant à l’étranger, ils sont tous professionnels. En Europe, la charge de tra- vail, la qualité des adversaires et de rencontres sont meilleures, il n’y a pas débat là-dessus. Si je pouvais avoir 100% de mes joueurs qui jouent là-bas, je les convoquerai pour l’intérêt de l’équipe nationale. Madjid Bougherra, c’est moi qui ai fait en sorte qu’il soit le sélectionneur de l’EN A’. Ce n’est pas pour rien», dira-t-il, en substance, avant d’évoquer la dualité Benrahma- Belaïli, les spécificités de chacun et la nouvelle étape franchie par Bensebaïni. «En EN, Saïd n’a pas encore performé ou montré ses qualités. Cela arrive dans toutes les sélections. Cela a un lien avec le quotidien. Y en qui n’ont pas besoin de ça. Il est en concurrence avec Youcef Belaïli. 80% des matches de Youcef ont été positifs. A 14h, au Togo, sur un tartan, Belaïli performe. D’autres non. Rappelez-vous de Mahrez qui n’était pas en odeur de sainteté en EN. Je l’uti- lise là où il joue en club. Il n’a pas encore montré tout son talent. On va être patient avec lui. A lui de savoir qu’il faut passer à un autre niveau».

«J’aurai aimé que Lekhal reste en Ligue 1»
«Boudaoui, aussi. On ne peut pas donner la chance à un joueur ad vitam aeternam. Belaïli est sans club, sans compétition. Le jour où il trouve- ra un club et sera de nouveau compétitif, il sera sélectionnable. Ramy, j’ai un immense respect pour ce genre de joueur qui passe un cap chaque année. Il n’arrête pas de passer des paliers, car il a la bonne attitude, la bonne mentalité. Qu’il continue à progresser. Lekhal, j’aurai aimé qu’il reste en Ligue 1. La liste est sortie avant sa si- gnature au Qatar. Quant à Rayan Aït-Nouri, il est blessé. Il était dans la liste et il a vu notre staff médical», lâchera l’ancien sélectionneur du Qatar, tout heureux de pouvoir (re)découvrir l’ambiance du stade du 19-Mai. «Content de revenir à Annaba qui était dans un état chaotique en 2019. Content pour Annaba, pour nous. J’ai été agréablement surpris de voir une si belle en- ceinte. On est l’EN, on n’est pas basé seulement à Alger. Notre objectif est d’aller jouer un peu partout, Oran, Constantine, Annaba, Tizi-Ouzou, Béchar», promet-il.

RACHID BELARBI

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